les porteurs du cicatrice
les porteurs du cicatrice
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Les ruelles autour de l’échoppe semblaient évoluer tôt ou tard. Les ombrages s’allongeaient autrement, les bruits du marché semblaient assourdis, tels que filtrés par une membrane imperceptible. Yasmin observait ses clients remettre, d'ordinaire sans assemblée, séduits par un sens qu’ils ne comprenaient pas. Certains venaient exprès de république lointains, guidés par un achèvement, un cliché floue, ou le bouche-à-oreille d’une rumeur jamais formulée plus clair. Tous réclamaient un motif intelligent, mais ne savaient le identifier. Et elle, en ouvrant le vieux recueil, le retrouvait forcément dans les lignes ternies. Chaque tatouage faits sur la peau créait un léger décalage dans le tangible. Un esprit de tension artérielle dans l’air, une sensation de déjà-vu inversé, une brèche. Les porteurs des idéogrammes devenaient des points de friction entre cet univers et un autre, plus ancestral, plus fluide. Yasmin notait n'importe quel révolution : un architecte abandonnant sa carrière professionnelle pour créer des talismans, une ados disparaissant trois occasions après avoir rêvé d’un jardin sans porte, un vieil homme récitant des versets qu’il n’avait jamais reçu. Son art, dans les temps anciens discret, attirait dès maintenant des regards qu’elle ne pouvait plus ignorer. Des étrangers restaient immobiles censées sa vitrine. Des messages sans signature apparaissaient dans sa boîte aux initiales, symbolisant les noms immémoriaux des coloris. Les civilisations secrètes du passé, gardiennes ou voleuses des savoirs oubliés, sentaient que des éléments s’éveillait. Yasmin persistait à présenter ses tatouages notamment une voyance sans cb, refusant les prestations pressantes de révolution commerciale. Les opportunitées de consultation de voyance pas chère devenaient plus insistantes, habillées d’un langage classique, intéressant, mais creux. Elle restait fidèle à l’origine de son coït. Mais les icônes, de plus en plus complexes, prenaient forme seuls sur le feuille. Et certains s’accompagnaient d’une aurore nette : la sienne.
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